Essai sur la Marine Marchande - Pierre-Henri Albet - Ed. Rousseau 1932

"Aucun pays, malgré les moyens dont chacun s'entoure pour se protéger économiquement, ne peut produire tout ce qu'il consomme ni consommer tout ce qu'il pro­duit. Les Etats doivent exporter l'excédent de leurs pro­duits ~t importer ceux qui leur font défaut. Ils ont donc ce point commun et il m'a paru inutile de m'étendre sur tous les marchés pour définir ce qui leur permet les échan­ges commerciaux.

C'est ainsi que j'ai choisi un pays que je connais bien, qui m'est familier et qui, à mon avis, représente le pro­totype de tous les grands marchés par les rapports com­merciaux qu'ils ont tous entre eux.

Pour confirmer cet exposé et renforcer cette idée des échanges commerciaux, j'ajouterai qu'il est impossible de parler de la situation économique des nations et de leur commerce d'importation ou d'exportation, sans que la pensée se trouve immédiatement portée vers le trait d'union qui relie, et complète, ces deux opérations : La Marine Marchande.

intérieur et extérieur des pays dont elle est un organisme vital touche plus ou moins directement toutes les indus­tries, elle exerce une influence capitale sur la vie écono­mique en général.

Durant l'année 1931, deux tiers du commerce extérieur

français, soit environ 50 milliards de francs de produits, sont entrés ou sortis par les ports français, sous pavillon national et étranger.

Ceci représente un tonnage considérable embarqué et débarqué et des frais de transport très élevés. En suppo­sant ces frais excessifs, cela crée naturellement une plus-value injustifiée sur la valeur des produits transportés.

De plus, si cette plus-value permet aux compagnies de navigation de rembourser à quelques chargeurs seulement une partie de ces frais sous forme de remises diffé­rées, cela donne à ces derniers une puissance dominatrice pour le négoce des produits embarqués et débarqués."