La Fontaine à la sauce Vendéenne - Garnier Giraud de la Bazerière - Cercle d'or 1980

Ce n'est pas la première fois que nous assistons au mariage , de deux genres qui nous sont également chers: celui , fabuliste, confident malicieux et sage d'animaux à ce point familiers des hommes qu'ils leur ressemblent comme.. des frères; d celui d'une langue, la nôtre, du moins celle de nos pères, une langue qui, jusqu'à ces tout derniers temps, n'osait pas dire son nom, se laissait traiter de « patois », oubliant que les lettres bas-poitevines, jusqu'à la France jacobine d11 XIXè siècle, lui avaient conféré des titres et des droits, d'authentique noblesse. 

Et pour la première fois, cc ne sont pas quelques l'able», parmi les plus connues, qui revivent dans le vieux et dru langage, c'est l'intégralité des six premiers Livres de La Fontaine: une œuvre de récréation (el de récréation, car, à vrai dire, quel régal !) gigantesque, monumentale, qui aurait amusé et enchanté le fabuliste. 

Quel que soit le génie de cc dernier, en effet, bien pâles apparaissent les variations « françaises » de ces fables auprès de la couleur, du relief, du sel intime cl prodigieusement inventif de ces transpositions. pour qui sait non seulement les lire, mais surtout les entendre. Le génie incisif, naturel, proche de la nature et des hommes, sonnant indiscutablement juste, des fables. trouve ici, comme hier dans les quelques essais, aujourd'hui fameux, d'EL'GÈNE CHARIER, son expression la plus exacte, cl - paradoxe? - la plus actuelle. 

Un remarquable, riche et précieux glossaire complète l'ouvrage qui, désormais, figure sur le grand rayon ùe nos bibliothèques vendéennes.